Imagerie médicale et radiothérapie

Imagerie médicale et radiothérapie
Au Canada, 48 % de l’exposition d’une personne au rayonnement à vie est attribuable aux interventions médicales. L’exposition au soleil et aux isotopes radioactifs naturels présents dans le sol, l’air, la nourriture et l’eau compte pour 99 % du reste.
On effectue chaque jour des tests et des traitements médicaux avec l'aide du rayonnement ionisant. L'utilisation du rayonnement pour traiter des maladies s'appelle la radiothérapie, alors que l'utilisation de radio-isotopes pour des fins diagnostiques s'appelle l'imagerie nucléaire. La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) réglemente toutes les substances nucléaires au Canada, y compris l’utilisation de radio-isotopes et d’accélérateurs linéaires.

Radiothérapie
Radiothérapie externe

Téléthérapie
Ce type de radiothérapie est le plus couramment utilisé dans le traitement du cancer. Elle consiste à attaquer la tumeur avec un faisceau de rayons X ou de rayons gamma à haute énergie. Ce genre de faisceau est produit à l’aide d’un accélérateur linéaire médical ou d’un appareil contenant une ou plusieurs sources radioactives scellées à haute activité. La dose totale de rayonnement est habituellement fractionnée en multiples traitements, administrés sur une période de plusieurs semaines.

Radiothérapie stéréotaxique
Aussi appelée radiochirurgie, elle consiste à détruire de petits tissus cibles (p. ex. métastases ou mal-formations artérioveineuses) à l’aide de faisceaux de rayons X ou de rayons gamma hautement focalisés émis de l’extérieur du corps, et ce, sans toucher les tissus sains adjacents et sans faire d’incision chirurgicale. La dose totale est habituellement donnée en un seul traitement.
Thérapie par radionucléides
Curiethérapie – implants temporaires

Un dispositif nommé « appareil de curiethérapie à projecteur de source télécommandé » positionne des sources scellées de rayonnement de haute activité à divers endroits près de la tumeur ou à l’intérieur de celle-ci pour une courte période. Les sources sont ensuite enlevées.
Curiethérapie – implants permanents
Ceci consiste à implanter dans la tumeur de 80 à 120 « grains » radioactifs de faible activité. Ces grains demeurent en place et prennent environ deux ans pour se désintégrer jusqu’au niveau de fond.

Radiothérapie systémique
Cette méthode, qui consiste à faire ingérer ou à injecter des matières radioactives, sert à traiter les cancers thyroïdiens, à soulager la douleur ou à traiter des cancers qui se sont propagés au reste du corps.
Imagerie nucléaire
TEMP Tomographie à émission monophotonique
Cette technique consiste à administrer par injection (ou par inhalation ou ingestion) un radio-isotope de courte durée de vie émetteur de positrons. Une caméra gamma prend plusieurs photos de l’activité du radio-isotope depuis différents angles, ce qui permet de créer une image 3D du mouvement et de l’absorption du radio-isotope dans l’organisme.
TEP Tomographie par émission de positrons
Cette technique consiste à administrer par injection (ou par inhalation ou ingestion) un radio-isotope émetteur de positrons. Ces derniers se combinent ensuite à des électrons pour former deux rayons gamma voyageant dans des directions opposées. Une caméra gamma capte ensuite ces rayons pour créer une image 3D du mouvement et de l’absorption du radio-isotope dans l’organisme.

L’imagerie compte pour 90 % de l’utilisation de tous les radio-isotopes médicaux.
Doses de rayonnement
Les cubes verts et jaunes représentent les doses de rayonnement que vous recevez de sources naturelles ou lors d’interventions médicales.
Les cubes gris représentent les doses qui peuvent nuire à votre santé.
Les seuils liés à des effets sur la santé
-
Dose pouvant être mortelle si elle est reçue d’un seul coup et qu’aucuns soins médicaux ne sont apportés
- 5 000 mSv
-
Dose minimale pouvant causer des symptômes du syndrome d’irradiation (p. ex. nausées et vomissements) si elle est reçue sur une période de 24 heures
- 1 000 mSv
-
Dose minimale pouvant endommager les organes et les tissus après une exposition aiguë
- 100 mSv
Les sources naturelles
- Rayonnement de fond annuel au Canada (y compris le radon)
- 1,8 mSv
- Dose annuelle moyenne liée au radon dans l’air intérieur au Canada
- 1,15 mSv
- Dose annuelle des rayons cosmiques
- 0,32 mSv
- Dose annuelle de la nourriture
- 0,29 mSv
- Dose annuelle de la croûte terrestre
- 0,22 mSv
- Exposition au rayonnement cosmique lors d’un vol transatlantique
- 0,04 mSv
- Une journée de rayonnement de fond au Canada
- 0,005 mSv
- Une banane
- 0,0001 mSv
Les interventions médicales
- TEP ou TEMP
- 2,6 mSv to 17,7 mSv
- Tomodensitogramme thoracique
- 7 mSv
- Tomodensitogramme cérébral
- 2 mSv
- Radiographie abdominale type
- 0,7 mSv
- Mammographie type
- 0,42 mSv
- Radiographie pulmonaire type
- 0,1 mSv
- Radiographie dentaire
- 0,005 mSv
- Radiographie de la densité osseuse
- 0,001 mSv
Mesure du rayonnement
Unités
- Becquerel (Bq)
-
Cette unité nous dit : Combien d’atomes se désintègrent par seconde?
Cette unité de mesure indique la radioactivité d'une substance. La quantité de radioactivité est déterminée à la fois par la quantité totale de substance présente et par le taux de décroissance ou « demi-vie » de la substance.
Histoire
Le becquerel doit son nom à Antoine Henri Becquerel (photo), qui a partagé un prix Nobel avec Pierre et Marie Curie en 1903 pour avoir découvert la radioactivité.
- Gray (Gy)
-
Cette unité nous dit : Quel est mon niveau d’exposition au rayonnement?
Cette unité de mesure indique la dose absorbée. Son calcul tient compte de la durée de l’exposition, de la distance entre vous et la source, et du blindage utilisé, le cas échéant.
Histoire
Le gray porte le nom du physicien britannique Louis Harold Gray (photo), pionnier dans le domaine des rayons X, de la mesure du rayonnement émis par le radium et des effets sur les tissus vivants.
- Sievert (Sv)
-
Cette unité nous dit : Quel effet cette exposition aura-t-elle sur moi?
Cette unité de mesure indique la dose équivalente et la dose efficace. La dose équivalente tient compte de la masse, de la charge et de l’énergie des particules impliquées.
La dose efficace quant à elle, est propre à la partie du corps exposée. Certaines parties sont plus sensibles que d’autres au rayonnement, d’où l’utilité d’appliquer un chiffre pondéré pour chacune d’entre elles. La dose efficace indique votre risque de développer un cancer à l’avenir.
Histoire
Le sievert revêt une importance fondamentale en dosimétrie et en radioprotection. Il a été nommé en l’honneur de Rolf Maximilian Sievert (photo), physicien médical suédois reconnu pour son travail sur la mesure des doses de rayonnement et ses recherches au sujet des effets biologiques du rayonnement.
Facteurs d’exposition
- Durée
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Plus vous passez de temps près d’une source radioactive, plus votre corps est exposé au rayonnement émanant de celle-ci. En minimisant le temps passé près d’une matière radioactive, vous réduisez votre dose.
- Distance
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Plus on s’éloigne d’une source radioactive, plus le rayonnement devient diffus, tout comme la lumière d’une lampe qui devient plus faible avec la distance. Si l’on double la distance d’une source, la dose est réduite à un quart de ce qu’elle aurait été. On appelle cet effet la « loi de l’inverse des carrés ».
- Blindage
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Différents matériaux sont nécessaires pour bloquer différents types de rayonnement; plus un certain type de rayonnement est énergétique, plus le matériel utilisé doit être épais. Les rayons gamma sont le mieux bloqués par un matériau dense et lourd, comme le béton ou le plomb. Des particules bêta très énergétiques peuvent être bloquées efficacement par du verre ou du plastique. Quant aux particules alpha, qui ne parcourent que quelques centimètres dans l’air, elles peuvent être complètement bloquées par une simple feuille de papier.

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