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Championnes de la société civile - Centre ismaélien

Le samedi 9 mars 2019

Toronto (Ontario)

Mot d’ouverture – Rumina Velshi

La version prononcée fait foi

Introduction

Merci Anaar et merci au Centre ismaélien de m’avoir invitée aujourd’hui. La communauté ismaélienne occupe une place importante dans ma vie, et je suis fière de faire partie d’un groupe de femmes aussi inspirantes.

Avant d’aller plus loin, j’aimerais vous raconter une histoire qui, selon moi, reflète l’esprit des discussions d’aujourd’hui.

C’est l’histoire d’un petit colibri rendue célèbre par la Kényane Wangari Maathai, lauréate du Prix Nobel de la paix.

Un immense feu de forêt, qui avait pris naissance d’une simple étincelle, faisait maintenant rage. Les flammes se propageaient rapidement d’un arbre à l’autre. Les écureuils, les lapins et les ours s’enfuyaient pour survivre. Tous les animaux tentaient de s’échapper – exception faite d’un petit colibri. En battant furieusement des ailes, il se rendait à la rivière pour ramasser un peu d’eau dans son petit bec, et revenait à la forêt. Les autres animaux le regardaient de loin pendant qu’il continuait à faire tomber des gouttelettes d’eau sur les flammes rugissantes avant de retourner à la rivière pour tout recommencer. Tous les animaux se moquaient du colibri, en lui demandant « Mais que fais-tu? L’incendie est trop puissant. »

Sans hésiter, le colibri répondit : « Je fais ce que je peux pour aider ».

Imaginez – si chacun de nous aidait juste un petit peu, nous pourrions éteindre le feu ensemble.

Un peu d’histoire

Je suis arrivée du Canada de l’Ouganda en tant que réfugiée. J’avais 18 ans. C’était une journée froide de février – un peu comme les journées que cet hiver nous a apportées –, mais ma famille a été accueillie chaleureusement et avec la générosité typique des Canadiens.

Nous avons eu des vêtements d’hiver, on nous a montré comment utiliser le transport en commun, et on nous a témoigné de l’amitié quand c’est ce dont nous avions le plus besoin. Ces petits gestes de bonté ont fait une grande différence pour nous.

Comme les efforts du petit colibri, ces gestes nous ont beaucoup aidés à nous habituer et à nous intégrer rapidement à la société canadienne. Tous ces actes de bienveillance nous ont montré que nous étions ici chez nous.

Je n’oublierai jamais cette compassion et combien je suis privilégiée de l’avoir reçue. Elle m’a permis de voir le rôle que la chance joue dans notre vie. Mon succès ne m’est pas entièrement attribuable – c’est en grande partie que j’ai eu de la chance. Parfois, les gens traversent des périodes difficiles pour des raisons qui leur échappent. Leur situation ne leur est pas attribuable non plus, et nous devons les aider. Ensemble, nous pouvons faire une différence.

Bénévolat

Mes expériences de vie sont à la base de mon engagement à redonner à la collectivité.
J’ai presque toujours fait du bénévolat. Il fait partie intégrante de ma vie et de la personne que je suis. J’ai eu l’honneur de travailler à plusieurs missions de développement international. Par exemple, je suis membre fondatrice de l’organisme humanitaire Focus Humanitarian Assistance Canada, qui continue à intervenir en cas de crise internationale et à fournir de l’aide s’il survient une catastrophe dans un pays en développement.

Je me consacre aussi à promouvoir les carrières en science, technologie, ingénierie et mathématiques – ou STIM – auprès des femmes et des filles. Qu’il s’agisse de mentorat, de sensibilisation ou d’éducation, je continue à faire ce que je peux pour inspirer et encourager les jeunes femmes à étudier dans ces domaines et pour éliminer les obstacles qui pourraient se dresser sur leur parcours.

Pourquoi la fonction publique?

Pour ce qui est de ma vie professionnelle, j’ai eu une carrière enrichissante en tant qu’ingénieure dans le secteur nucléaire. J’ai surtout travaillé à Ontario Hydro, maintenant appelée Ontario Power Generation. J’ai été l’une des premières femmes à travailler dans le secteur nucléaire au Canada. J’ai occupé des postes dans les domaines du génie, de la construction, de la mise en service et des opérations.

J’ai toujours voulu me joindre à la fonction publique, car le travail cadrait avec mes valeurs consistant à redonner à la société. Je ne pouvais donc pas refuser l’occasion de travailler à la Commission canadienne de sûreté nucléaire. La fonction publique est pour moi un secteur qui ne laisse pas de place à nos intérêts personnels – il s’agit d’un secteur au service de notre collectivité. Un fonctionnaire sert les Canadiens au meilleur de ses capacités.

L’importance de redonner à la collectivité

Après une réunion de la Commission, l’an dernier, nous avons eu une petite discussion sur les stylos. Nous parlions de nos stylos préférés, et j’ai dit que j’aime les stylos-plumes, une autre collègue a dit qu’elle préférait les stylos qui écrivent avec fluidité, et un autre encore a commenté qu’il trouve les stylos à encre gel trop salissants, et j’en passe. En les écoutant, je me suis dit « quel problème de pays riche! »

La situation m’a fait penser à une discussion que j’ai eue il y a bien des années.

Vers 2009, je participais comme bénévole à des activités de développement international visant à combattre la pauvreté mondiale. Je revenais d’une tournée pour analyser les efforts de développement international du Canada en Asie centrale, en Afghanistan et au Tadjikistan. Je parlais à Jake Epp, président du conseil d’OPG, au sujet de la pauvreté abjecte dans ces pays. Il était déjà allé en Afghanistan dans le cadre d’une mission du gouvernement du Canada pour déterminer la meilleure façon de fournir de l’aide.

M. Epp m’a raconté une histoire que je n’oublierai jamais.

Il avait apporté des crayons pour les donner aux enfants. Puisqu’il n’y avait pas assez de crayons pour chacun d’eux, les enfants les ont cassés en trois pour les partager. De cette manière, ils avaient tous un morceau.

Il m’a dit que l’enfant qui recevait le bout de crayon avec la gomme à effacer était aussi heureux que s’il avait gagné la loterie.

Pour ceux et celles ici aujourd’hui qui sont en mesure d’aider les autres – nous avons déjà le billet gagnant. Nous devons maintenant décider comment utiliser la chance que nous avons pour le bien de tous.

Merci.

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