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Programme indépendant de surveillance environnementale : Établissement de Cigar Lake

Nom de l’installation Établissement de Cigar Lake
Titulaire de permis Cameco Corporation
Nom du site Mine d’uranium de Cigar Lake
Emplacement de l’installation Bassin d’Athabasca, nord de la Saskatchewan
Description de l’installation La construction de l’installation a débuté en 2005 et la production de minerai, en 2014. Cigar Lake est la mine d’uranium à plus forte teneur au monde.
Exigences relatives à la protection de l’environnement Cameco gère un programme complet de protection de l’environnement permettant de surveiller et de contrôler les substances nucléaires et dangereuses rejetées par la mine de Cigar Lake et de déterminer les concentrations de contaminants dans l’environnement.

Conformément aux exigences réglementaires de la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires, tous les titulaires de permis doivent maintenir un programme complet de protection de l’environnement pour surveiller et contrôler les rejets de substances nucléaires et dangereuses provenant des installations qu’ils possèdent et exploitent. Dans le cadre du programme de protection de l’environnement de tout titulaire de permis, les concentrations de contaminants dans l’environnement doivent être déterminées et les voies d’exposition potentielles du public doivent être évaluées.

Contexte

Le Programme indépendant de surveillance environnementale (PISE) de la CCSN vise à vérifier que les membres du public et l’environnement se trouvant à proximité des installations nucléaires autorisées sont protégés. Pour les mines et usines de concentration d’uranium, le personnel de la CCSN, en collaboration avec le personnel de CanNorth, prélève les échantillons dans des zones à proximité des installations et réalise un contrôle des échantillons provenant des stations de référence (zones qui ne sont pas exposées aux activités des installations), mesurant et analysant la quantité de substances radiologiques (nucléaires) et dangereuses dans ces échantillons. Ces derniers sont envoyés à un laboratoire tiers aux fins d’essais et d’analyse.

Programme de surveillance régionale de l’est de l’Athabasca

Le PISE est un programme distinct du Programme de surveillance régionale de l’est de l’Athabasca (PSREA), dont il se veut complémentaire. Le PSREA est un programme de surveillance de l’environnement visant à recueillir des données sur les incidences cumulatives potentielles en aval des établissements d’extraction minière et de concentration de l’uranium. Les échantillons sont prélevés dans des zones déterminées par les membres des collectivités, qui participent au prélèvement ou qui fournissent les échantillons dans le contexte de leurs propres activités de récolte. En 2017-2018, la CCSN est devenue un partenaire fondateur du PSREA lors de la signature d’une entente de financement sur cinq ans (2018-2023) avec le gouvernement de la Saskatchewan et l’industrie de l’extraction minière et de la concentration de l’uranium.

Legend

Établissement de Cigar Lake

Légende

Tableau des résultats

1 Le symbole < indique qu’un résultat est inférieur à la limite de détection analytique en laboratoire.

2 Pour les paramètres radiologiques (exprimés en becquerels [Bq] sous forme de Bq/L, Bq/kg or Bq/m3), lorsqu’il n’y a pas de lignes directrices fédérales ou provinciales, les seuils de dépistage de la CCSN ont été établis à partir d’hypothèses prudentes s’appuyant sur la norme CSA N288.1-F14. Le seuil de dépistage d’un radionucléide particulier dans un milieu spécifique (par exemple l’eau, la terre ou les aliments) représente la concentration de l’activité qui entraînerait une dose de 0,1 mSv (millisievert) par année, dose à laquelle aucun impact sur la santé humaine n’est attendu. Pour obtenir plus de renseignements, consultez la fiche d’information technique du PISE.

3 Pour les échantillons d’eau, les résultats relatifs aux paramètres non radiologiques sont comparés aux Recommandations canadiennes pour la qualité des eaux : protection de la vie aquatique émises par le Conseil canadien des ministres de l’environnement (CCME). Lorsqu’il n’existe pas de lignes directrices du CCME, on se réfère aux Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada de Santé Canada.

Résultats de 2020

Les résultats du PISE de 2020 indiquent que le public et l’environnement à proximité de l’établissement de Cigar Lake sont protégés et qu’il n’y a pas d’impact attendu sur la santé. 

Le plan d’échantillonnage du PISE de 2020 pour l’établissement de Cigar Lake était axé sur les contaminants radiologiques et dangereux (non radiologiques). Un plan d’échantillonnage propre au site a été élaboré à partir du programme de surveillance de l’environnement de Cameco et de l’expérience en réglementation de la CCSN pour ce site. En août 2020, des échantillons d’eaux de surface et de poisson ont été recueillis dans une station de référence (la baie East Brown du lac Waterbury) qui n’est pas exposée aux activités de l’établissement de Cigar Lake (on les appelle des échantillons de contrôle) et dans les stations exposées (la baie Seru, et le lac Waterbury, qui se trouve un peu plus loin). Tous les points d’échantillonnage se trouvaient à l’extérieur du périmètre du site de l’établissement de Cigar Lake. Un échantillon d’eaux de surface a également été prélevé dans la baie Longyear, une autre station exposée. Les feuilles de thé du Labrador ont été recueillies à proximité de la route de transport de l’établissement de Cigar Lake (station exposée) et le long de la rive nord-ouest du lac Waterbury (station de référence). Les bleuets ont été recueillis à proximité de la route de transport de l’établissement de Cigar Lake (station exposée) et le long de la rive du lac Waterbury au nord-est des îles Brown (station de référence).

Les résultats du PISE de 2020 pour la qualité des eaux de surface et la chimie des poissons correspondaient aux résultats du programme de surveillance de l’environnement de Cameco. Cameco n’analyse pas le thé du Labrador et les bleuets dans son programme de surveillance de l’environnement étant donné que, selon l’évaluation des risques environnementaux de Cameco, ceux-ci ne représentent pas une voie d’exposition considérable. La CCSN a recueilli des échantillons de thé du Labrador et de bleuets à la suite de consultations auprès de communautés autochtones.

Les niveaux de radioactivité (contaminants radiologiques) et les concentrations de contaminants dangereux dans les échantillons d’eaux de surface correspondent aux niveaux de fond Footnote 1 et sont inférieurs aux lignes directrices du CCME pour la protection de la vie aquatique Footnote 2 et aux normes et objectifs de qualité de l’eau potable de la Saskatchewan Footnote 3. Par conséquent, les eaux de surface sont propres à la consommation en ce qui concerne les paramètres analysés.

Pour les contaminants radiologiques dans le poisson, le thé du Labrador et les bleuets, le personnel de la CCSN a comparé les résultats de la surveillance aux seuils de dépistage de la CCSN pour veiller à ce que la santé humaine soit protégée. Les seuils de dépistage de la CCSN ont été calculés en fonction d’hypothèses prudentes sur l’ingestion de nourriture et l’exposition à l’extérieur à partir de la norme CSA N288.1-F14 Footnote 4 et de la publication 119 de la CIPR Footnote 5. Le seuil de dépistage pour chaque radionucléide dans un milieu spécifique (par exemple, le poisson, le thé du Labrador, les baies) représente le niveau de rayonnement qui entraînerait une dose de 0,1 mSv par année, ou un dixième de la limite de dose réglementaire de la CCSN de 1 mSv par année Footnote 6. L’approche utilisée par le personnel de la CCSN pour calculer les seuils de dépistage est semblable à celle de Santé Canada et de l’Organisation mondiale de la santé pour les lignes directrices relatives à l’eau potable Footnote 7 Footnote 8, qui est également fondée sur une valeur de 0,1 mSv par année.

À l’exception du polonium 210 dans le poisson, qui est abordé plus bas, les niveaux de radioactivité mesurés pour tous les contaminants radiologiques dans le poisson, le thé du Labrador et les bleuets étaient inférieurs aux seuils de dépistage de la CCSN.

Les niveaux de radioactivité de polonium 210 mesurés dans le poisson, tant dans les stations exposées que les stations de référence, respectent la fourchette régionale de rayonnement de fond de 0,00002 à 0,014 Bq/g (poids frais) Footnote 1 et correspondent aux résultats du PSREA pour le nord de la Saskatchewan Footnote 9. La plus forte concentration de polonium 210 dans le poisson analysé dans la zone d’étude de Cigar Lake s’élevait à 0,0038 Bq/g (poids frais) pour l’échantillon de grand corégone CL01-F02B, pêché à la station de référence de la baie East Brown. Ce niveau de polonium 210 correspond à la fourchette de concentrations de fond, en gardant à l’esprit que, par définition, une station de référence n’est pas touchée par les opérations d’une installation. Les résultats montrent également que les niveaux de radioactivité du polonium 210 dans le poisson dans la zone exposée de la baie Seru ne proviennent pas de l’établissement de Cigar Lake puisqu’ils étaient semblables aux niveaux détectés à la station de référence (la baie East Brown). Cela signifie qu’ils sont attribuables aux niveaux de rayonnement de fond pour la région.

Les niveaux de radioactivité mesurés du polonium 210 dans les échantillons de grand brochet et de grand corégone pêchés à la station exposée (la baie Seru) et à la station de référence (la baie East Brown) étaient légèrement supérieurs au seuil de dépistage prudent de la CCSN de 0,001 Bq/g. Les niveaux de radioactivité mesurés du polonium 210 dans le touladi pêché au centre du lac Waterbury et dans la baie East Brown étaient inférieurs aux valeurs prudentes de dépistage de la CCSN.

La consommation de poisson ne devrait pas entraîner d’effets néfastes sur la santé attribuables au polonium 210 compte tenu de la prudence des seuils de dépistage et du fait que les niveaux de radioactivité pour tous les autres échantillons analysés (eau, thé du Labrador, bleuets) étaient bien inférieurs aux seuils de dépistage de la CCSN.

Par conséquent, la consommation d’eau, de poisson, de thé du Labrador ou de bleuets ne devrait pas entraîner d’effet néfaste sur la santé provenant de contaminants radiologiques.

Des seuils de dépistage de la CCSN ont également été calculés pour les contaminants dangereux. Le seuil de dépistage de la CCSN correspond à la concentration requise pour qu’une personne représentative (adulte ou enfant) ingère 10 % de la dose journalière tolérable (DJT) établie par Santé Canada pour un contaminant dangereux provenant de voies d’ingestion multiples d’aliments, comme l’eau potable, les fruits, les légumes et le poisson/la viande. Cela ajoute une certaine prudence à l’évaluation et tient compte d’expositions additionnelles à un contaminant pouvant provenir de sources multiples. La DJT est la concentration d’un contaminant dangereux qu’un humain peut, à long terme, ingérer quotidiennement en toute sûreté. Les seuils de dépistage de la CCSN établis pour la campagne d’échantillonnage du PISE du site de Cigar Lake sont prudents et sont calculés à l’aide de taux d’ingestion pour une alimentation régionale autochtone.

À l’exception du sélénium dans le poisson, qui est abordé plus bas, les concentrations de contaminants dangereux dans le poisson, les bleuets et le thé du Labrador étaient inférieures aux seuils de dépistage de la CCSN.

Les concentrations de fond régionales de sélénium dans le poisson atteignent 0,12 à 3,03 µg/g (microgrammes par gramme) (poids frais) Footnote 1. La concentration de sélénium dans le grand corégone va de 0,48 à 0,81 µg/g (poids frais) à la station de référence de la baie East Brown et de 0,28 à 0,53 µg/g (poids frais) à la station exposée de la baie Seru. Les plus fortes concentrations de sélénium dans les échantillons de grand brochet et de touladi s’élevaient à 0,38 et à 0,71 µg/g (poids frais) dans la baie Seru (station exposée) et la baie East Brown (station de référence), respectivement. Les concentrations mesurées de sélénium dans le poisson, tant dans les stations exposées que dans les stations de référence, respectaient la fourchette régionale de concentration de fond. Les résultats correspondent également à ceux du PSREA pour le nord de la Saskatchewan Footnote 9.

Les concentrations de sélénium mesurées dans tous les échantillons de touladi, de grand corégone et de grand brochet, provenant tant des stations exposées que des stations de référence, étaient supérieures au seuil de dépistage de la CCSN. La plus forte concentration de sélénium dans le poisson analysé dans la zone d’étude de Cigar Lake s’élevait à 0,81 µg/g (poids frais) pour l’échantillon de grand corégone CL01-F02A, pêché à la station de référence de la baie East Brown. Étant donné que la station de référence de la baie East Brown n’est pas touchée par les opérations de l’installation, on juge qu’il s’agit du niveau de fond. Une concentration de 0,81 µg/g (poids frais) dans le poisson représente 44 % de la DJT de sélénium de 1,84 µg/g (poids frais). La contribution en sélénium provenant d’autres voies d’ingestion, y compris l’eau, les bleuets et le thé du Labrador, était négligeable. L’incorporation de sélénium par la consommation de poisson ne devrait avoir aucun effet néfaste sur la santé. Cela s’explique par le fait que la plus forte concentration de sélénium dans le poisson était inférieure à 50 % du seuil de dépistage prudent de la CCSN, et les concentrations de sélénium dans tous les autres échantillons analysés (eau, thé du Labrador, bleuets) étaient bien inférieures au seuil de dépistage.

Conclusions

Les résultats du PISE de la CCSN confirment que le public et l’environnement à proximité de l’établissement de Cigar Lake sont protégés et qu’il n’y a pas d’impact attendu sur la santé provenant de la consommation d’eau, de poisson, de bleuets ou de thé du Labrador. Ils s’alignent sur les résultats présentés par Cameco, démontrant que le programme de protection de l’environnement du titulaire de permis fonctionne et permet de protéger la santé et la sûreté des personnes et l’environnement.

Accent mis sur la santé

La CCSN examine les résultats des rapports existants et mène des études sur la santé afin d’approfondir, de manière indépendante, la vérification que la santé des personnes sur le site de l’établissement de Cigar Lake et à proximité de celui-ci est protégée. Le personnel de la CCSN a examiné des rapports régionaux sur la santé provenant de la Northern Saskatchewan Population Health Unit et de la Northern Inter-Tribal Health Authority ainsi que des rapports provinciaux sur la santé du ministère de la Santé de la Saskatchewan et de l’Agence de lutte contre le cancer de la Saskatchewan pour évaluer les divers indicateurs sanitaires visant les collectivités à proximité de Cigar Lake.

Le personnel de la CCSN avait antérieurement examiné la mortalité (1950-1999) et l’incidence de cancers (1969-1999) chez les anciens mineurs d’uranium de Beaverlodge et de Port Radium. Globalement, les travailleurs (hommes) présentaient des taux d’incidence du cancer inférieurs par rapport à la population canadienne générale de sexe masculin. Le cancer du poumon constituait la seule exception : la mortalité et les taux d’incidence du cancer du poumon étaient supérieurs chez les travailleurs de l’uranium. Le risque de cancer du poumon augmente en fonction de la hausse cumulative de l’exposition au radon. Des études visant d’anciens travailleurs de l’uranium ont abouti à une réglementation en matière de radioprotection plus stricte, ce qui a mené à une diminution marquée de l’exposition au radon dans les mines d’uranium. Il est important de réaliser des études sur la santé à long terme des travailleurs. La CCSN et ses partenaires ont entamé une étude de 80 000 travailleurs canadiens de l’uranium, anciens et actuels, pour étayer les connaissances relatives à la santé à long terme des travailleurs et à la relation entre le radon et le cancer du poumon, en particulier dans le contexte de la faible exposition au radon des travailleurs d’aujourd’hui. On attend les résultats en 2023. Pour obtenir plus de renseignements, consultez le répertoire des études sur la santé de la CCSN.

Selon les données sur l’exposition et la santé, le personnel de la CCSN n’a pas observé ni n’attend d’effet néfaste sur la santé découlant de la présence de l’établissement de Cigar Lake.

Footnotes

Footnote 1

Commission canadienne de sûreté nucléaire (2014), Performance environnementale d’une mine ou d’une usine de concentration d’uranium réglementée en vertu de la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires : Évaluation fondée sur des données environnementales relatives à des mines et usines de concentration d’uranium (2000‑2012), présenté au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.

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Footnote 2

Conseil canadien des ministres de l’environnement (1999),Recommandations canadiennes pour la qualité des eaux : protection de la vie aquatique.

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Footnote 3

Gouvernement de la Saskatchewan (2016), Saskatchewan Environmental Quality Guidelines.

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Footnote 4

Groupe CSA (2014), CSA N288.1-F14, Guide de calcul des limites opérationnelles dérivées de matières radioactives dans les effluents gazeux et liquides durant l’exploitation normale des installations nucléaires.

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Footnote 5

Commission internationale de protection radiologique (2012), Compendium of Dose Coefficients Based on ICRP Publication 60.

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Footnote 6

Commission canadienne de sûreté nucléaire (2000), Règlement sur la radioprotection (DORS/2000-203), https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/reglements/DORS-2000-203/page-1.html.

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Footnote 7

Santé Canada (2012), Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada – Tableau sommaire.

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Footnote 8

Santé Canada (2009), Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada : document technique – paramètres radiologiques.

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Footnote 9

Programme de surveillance régionale de l’est de l’Athabasca, Our Reports, https://www.earmp.ca/reports.

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